... Anna Karina et Jean-Pierre Léaud, un bref instant.
Godard, Made in USA. Et puis Jean-Louis Bory qui parle de Godard et de ce film. Le problème de la lucidité, c'est qu'il faut éviter qu'elle s'accompagne de trop de fragilité. Sinon, on finit comme Bory: par se tirer une balle dans la tête treize ans après avoir écrit ce que vous allez lire. Mais d'abord, les images. Vingt quatre par seconde.

Et je suis, moi, persuadé que si, dans un sièce ou deux, l'humanité s'intéresse encore assez à des mutants comme nous pour se demander quelle tête nous avions, c'est dans le cinéma de Godard qu'elle trouvera notre portrait, peu flatteur, fichtre non ("C'est moi, ça?"), mais ressemblance garantie, avec nos goûts, notre publicité, nos lectures, nos blagues vaseuses, notre pseudo-morale démentie par nos moeurs, notre infantilisme profond, -bref, avec tout ce qui correspond à l'humanité vieux style."
14 décembre 1966
in La nuit complice de Jean-Louis Bory.
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